20 Mars 2019
L’intérêt de cette rubrique est de donner la parole aux joueurs/joueuses (que ce soit des professionnels du métier, des esportifs, des gameurs passionnés ou des journalistes) pour parler de notre passion le jeu vidéo! Mais aussi l'impact sur leur vie, des souvenirs, et tout ce qui va avec.
Arnaud ROGERIE qui a répondu à mes questions. Il a tenu pendant quelques temps un blog sur l'eSport et qui a continué son travail de reflexion sur le sujet avec le livre dont je vous parle très bientôt "IN ESPORT WE TRUST".
"Comment ça va ?
Ça va très bien, je te remercie.
Peux-tu te présenter à mes lecteurs pour savoir qui tu es “In Real Life” ?
Dans la vie, j’ai un travail très éloigné de l’univers des jeux vidéo, mais qui me laisse également pas mal de temps libre. C’est grâce à ça que j’ai pu m’investir dans l’esport, que ce soit en rejoignant des rédactions dans le passé, et surtout entre 2013 et fin 2015, en créant et en m’occupant du blog In esport we trust.
Je t’ai connu par rapport à la sortie de ton livre IN ESPORT WE TRUST, pourrais-tu nous en parler ? De quoi traite-t-il ?
Le livre s’inscrit dans la continuité de la ligne éditoriale du blog et de tout ce qu’on a pu y publier. L’idée, c’était d’apporter un regard décalé sur l’actualité esportive, à travers des billets d’humeur, des éditos, ou encore des réflexions sur divers aspects et composantes de l’esport. Dans le livre, il y a donc une présentation globale de ce qu’est l’esport, de la manière dont il s’est développé, mais également des réflexions et des explications pour que les lecteurs, qu’ils soient déjà amateurs ou pas, puissent comprendre comment tout ça fonctionne.
Comment as-tu procédé pour rédiger cet ouvrage ?
Il y a d’abord eu un gros travail de réflexion : comment cadrer le sujet, quels sont les points intéressants à développer. Ce livre est un projet qui a été arrêté et repris plusieurs fois, c’est extrêmement difficile de garder la motivation sur un projet comme celui là. Surtout, et même en faisant en sorte de ne pas être tributaire de l’actualité, le microcosme esportif évolue tellement vite qu’il fallait régulièrement actualiser des chapitres déjà rédigés. Je suis assez satisfait du résultat final, avec 260 pages qui devraient rester d’actualité et utiles à ceux qui veulent en savoir davantage sur l’esport pendant quelques années. C’est ça, l’objectif de ce livre.
Quels sont les meilleurs souvenirs que tu as sur la rédaction de ce livre avec les rencontres que tu as faites grâce à lui ou au site d’ailleurs?
C’est difficile de parler de meilleur souvenir. Pendant toute la rédaction, il y a un côté frustrant, celui de travailler sans pour autant pouvoir en présenter le fruit. A vrai dire, le vrai bon souvenir, c’est le jour où j’ai pu dire : « ok, ça y est, c’est fini ». Ensuite, c’est évidemment le jour où il est mis à disposition du public. Pour le public, un livre, c’est juste du contenu supplémentaire, qu’il achètera ou non, mais pour l’auteur, c’est le fruit de milliers d’heures de travail. C’est quelque chose de marquant. La satisfaction, c’est après la sortie d’avoir eu de très bons retours.
Si tu devais nous vendre ton dernier livre, que nous dirais-tu ?
Je me contenterai de reprendre la phrase de Nicolas Besombes, qui a écrit la préface de ce livre : « il s’agit du premier livre d’esport en français véritablement consacré à un travail d’analyse ». Je pense sincèrement que ce livre a une utilité, car il propose des réflexions sur des sujets d’actualité et d’avenir : sur les liens avec le sport, avec les JO, sur le cas de l’esport féminin ou encore sur les dérives. Les lecteurs pourront ne pas être d’accord avec l’argumentation et le point de vue que je défends mais il aura le mérite de faire réfléchir.
Des informations des futurs livres prévus ?
Pour le moment, repartir sur un second livre n’est pas à l’ordre du jour, même si rien n’est à exclure dans le futur. En revanche, je compte me remettre à produire du contenu dans les semaines à venir sous d’autres formes.
Comment et quand as-tu commencé ta vie de Gameur?
J’ai eu ma première console en 1998, une PlayStation, et je dois bien dire qu’elle a été rentabilisée. Par contre, il a fallu attendre 2002 pour que l’ADSL arrive dans ma petite ville, et que je puisse commencer à jouer en ligne. A cette époque, je rentrais juste au lycée, et des amis ont commencé à me traîner avec eux dans un cybercafé, pour jouer à Counter-Strike (1.5 au début). Je garde d’excellents souvenirs de cette époque. Steam n’existait pas, on utilisait All Seeing Eye pour trouver des parties, et on s’éclatait. C’est en passant du temps dans ce cybercafé qu’on m’a montré pour la première fois un fragmovie, et c’est donc là que j’ai appris que des gens s’affrontaient dans des grandes compétitions : c’était ma découverte de l’esport.
Quel est ton jeu du moment ? Y a-t ’il un jeu auquel tu joues régulièrement ? Celui que tu attends le plus ?
En fait, si j’ai passé pas mal d’année à faire de la compétition, et que je joue encore pas mal en ligne, je ne suis pas un fan de jeux vidéo, au sens large. Je ne joue quasiment jamais en solo, et je ne suis pas l’actualité non plus. Le JV m’attire quand qu’il offre une possibilité d’affronter des joueurs, mais c’est tout.
Quand je jouais « sérieusement », j’ai eu deux périodes. La première, c’était sur Battlefield 1942. Mais comme j’ai toujours aimé en parallèle les fastfps, dès 2008-2009 j’ai commencé à faire quelques compétitions en duel : d’abord sur warsow, puis un petit peu sur Quake Live.
Aujourd’hui, je ne joue plus que pour le plaisir, bien que ce soit toujours en ligne. Rocket League quand je suis seul, PUBG avec les amis. Tout ça, sur PC, ça offre de bons moments.
Qu’est-ce qui, d’après toi, fait un bon jeu ?
En phase avec ce que je te disais précédemment, j’apprécie les jeux multi. Pour ces jeux, tout le monde semble être d’accord avec cette phrase : « easy to learn, hard to master ». Quand j’ai commencé à jouer à Warsow en duel, j’ai passé des mois à me faire marcher dessus. C’est à force de travail qu’on parvient enfin à des résultats corrects. Mais aujourd’hui, ce n’est plus possible. Il faut une courbe d’apprentissage plus douce, et moi le premier, je ne suis pas certain que j’arriverais à supporter de prendre une misère pendant des mois pour commencer à profiter vraiment du jeu. Il faut donc un jeu où le joueur est encadré au début, mais que dans le même temps, il offre une réelle profondeur dans son gameplay, afin que les bons joueurs puissent exprimer leur talent.
J’adore les bandes originales de jeux vidéo, est-ce qu’il te prend d’en écouter régulièrement? Une ou des OST de référence?
J’aime beaucoup les OST de films, et je dois bien dire qu’aujourd’hui, celles des jeux sont particulièrement bonnes. Je n’écoute pas d’OST entières, par contre, j’ai toujours dans mes playlists Spotify quelques sons sortis de jeux, parce qu’ils m’ont marqué sur le moment, pour diverses raisons. Si je devais t’en citer, Leaving Earth (Mass Effect 3) de Clint Mansell est top, le theme de Doom 3 par Chris Vrenna est une drogue, et enfin, ne me demande pas pourquoi, j’ai toujours gardé en mémoire « The Man with the machine gun » de l’OST de Final Fantasy 8.
Quel regard as-tu sur ta vie de Gameur jusqu’à présent? Comment vois-tu le futur du Jeu Vidéo ?
Le jeu vidéo est une culture qui permet à chacun ou presque de trouver son bonheur. C’est une culture universelle, et en perpétuelle évolution. J’ai découvert les jeux vidéo il y a un peu plus de 20 ans, à travers des jeux que l’on trouvait magnifiques sur le moment. L’évolution sur ces 20 ans a été fabuleuse. Et pour ceux qui ont connu des époques encore plus anciennes, le constat ne pourrait être plus vrai. Le jeu vidéo offre un support pour des pratiques extrêmement différentes. On se sert du JV pour se détendre, pour faire de la compétition, ou dans bien d’autres applications avec les serious games. Je ne sais pas ce que nous réserve l’avenir du jeu vidéo, mais ce qui est clair, c’est que je suis curieux et heureux d’en être le témoin.
Pour conclure cet entretien, as-tu quelque chose à dire en plus de tout ça?
Merci à toi pour cet entretien. A ceux qui s’intéressent au sport électronique, n’hésitez pas à lire le livre. Et à surveiller les réseaux sociaux, où vous serez au courant assez rapidement de mes futurs projets esportifs."
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