6 Juillet 2018
Luke et Sonietchka qui s'occupent des bars MELTDOWN et qui ont fait le manga EPIC LANES (photo d'Eva Martinello)
Pour rappel, l’intérêt de ces interviews est de donner la parole aux joueurs/joueuses (que ce soit des professionnels du métier, des esportifs, des gameurs passionnés ou des journalistes) pour parler de notre passion le jeu vidéo! Mais aussi l'impact sur leur vie, des souvenirs, et tout ce qui va avec.
LUKE : Au top, très hypé par la sortie du manga !
SONIETCHKA : Un peu nerveuse quand même, on s’est tellement éclatés à faire le manga, j’espère très fort que les lecteurs s’y retrouveront.
LUKE : Je travaille avec Sonietchka chez Meltdown, notre but est d’ouvrir des bars esport partout dans le monde… genre, vraiment partout. À côté de ça, j’adore toujours jouer de façon compétitive, même si le manque de temps m’empêche actuellement de maintenir un bon niveau… enfin, un niveau correct. Décent, quoi. Qui tape pas la honte. Ahem, bref…
SONIETCHKA : Meltdown, c’est une chaîne de bars que j’ai lancée en 2012 avec un seul et minuscule bar parisien de 42 mètre carrés… preuve qu’on peut commencer tout petit et aller loin! C’est ce qu’on souhaite pour Epic Lanes, que ce soit le premier d’une longue série…
LUKE : On a plein d’idées pour la suite ! On s’inscrit dans les codes du shonen, mais on n’a pas envie de faire des tomes pour faire des tomes, comme dans certains mangas old school. On a prévu une histoire solide en background de l’action, qui développe les personnages et soulève des problématiques intéressantes sur l’eSport.
SONIETCHKA : On vit l’eSport au quotidien et c’est une aventure incroyable. Avoir la chance de pouvoir partager cet univers en manga et repousser les limites de notre imagination, c’est ce qui nous a animé tout du long.
LUKE : c’est la nouvelle industrie cool qui va changer la planète ! Ou en tout cas, qui remet en question une certaine vision de la compétition sportive traditionnelle, ce qui est déjà pas mal.
SONIETCHKA : ces temps-ci, je joue sous le pseudo « Captain ». Avant, je jouais énormément à Magic, et une des cartes s’appelait « Captain Sisay ».
Sisay était mon tout premier pseudo, sauf que depuis, je suis devenue chef d’entreprise, alors Captain me plaît bien mieux !
LUKE : Ma boss est là, alors, heu… Zéro ? J’ai bon ? ^^
SONITECHKA : Haha, non mais on encourage vraiment le jeu sur le lieu de travail, par exemple pendant les pauses quand toutes les tâches du jour sont terminées, que la salle de réunion est rangée et que la machine à café a été récurée… Perso, je joue une petite heure tous les jours, c’est environ 10 fois moins que quand j’étais étudiante !
LUKE : Starcraft premier du nom, c’est LE jeu qui m’a donné goût à l’eSport. Mais avant, j’ai joué sur toutes les consoles depuis la NES…
SONIETCHKA : idem, je suis la petite sœur alors j’ai suivi toutes les lubies de mon frère… Même quand il jouait à des jeux ultra flippants. Starcraft, puis Starcraft II, ce sont les jeux qu’on a le plus farmés. En Zerg, évidemment.
LUKE : Je n’ai pas de préférence particulière, mais j’accorde beaucoup d’importance à l’expérience de jeu et à l’équilibrage. Les gros jeux bien solides qui sont là depuis longtemps ont ma préférence, je mets du temps à switch sur un nouveau jeu, il faut vraiment qu’il en vaille la peine…
SONIETCHKA : en ce moment je joue beaucoup à Slay the Spire, mais j’attends avec impatience la nouvelle extension Hearthstone.
LUKE : Starcraft 2 et LoL restent pour moi une référence incontournable.
SONIETCHKA : et Heroes of the Storm ! Je me sens incomprise quand je dis ça, mais j’aurais aimé que ce jeu ait eu plus de succès !
LUKE : Heu… Mac ? (pas taper !)
SONIETCHKA : idem, mais comme Overwatch n’a pas été adapté dessus (Blizzard, si tu nous lis…) j’ai dû prendre un PC en plus !
LUKE : En réseau, entre potes qui sont dans un même esprit très compèt. Je ne fais jamais des games en mode casual « pour me détendre ». Ça m’énerve.
SONIETCHKA : J’adore jouer à deux ou trois et vraiment essayer de grimper sur le ladder ensemble, c’est ça qui est motivant !
LUKE : En déplacement pour le boulot, je ne quitte jamais mon smartphone. Sinon, je joue sur mon laptop.
SONIETCHKA : ça fait longtemps que je n’ai pas joué à la console (depuis les vieux RPG) mais j’ai récemment acheté une Nintendo Mini et je trouve qu’on sous-estime le pouvoir addictif de Donkey Kong !
LUKE : Très réactif, qui capitalise sur les erreurs adverses, lent à porter le coup de grâce. Très macro, quoi. Ça vient de mon passif de joueur TCG ou je jouais surtout des decks dits « contrôle ».
SONIETCHKA : moi j’aime au contraire aller au but, ne pas perdre de temps en politesse et exploser les adversaires au plus vite. Chacun son truc.
LUKE : Des jeux exigeants, difficiles à maitriser ; dans les années 80, quand on avait perdu nos vies, on recommençait tout à zéro sans « continue » : cette culture de la game qu’il faut arracher avec les dents s’est un peu perdue dans les années 2000… Heureusement, dans l’eSport, un jeu est aussi difficile que le niveau de l’adversaire est élevé, alors je ne m’ennuie jamais !
SONIETCHKA : je n’aime pas les jeux solo, à partir du moment où c’est du multiplayer (et pas du FPS, je sais pas viser), ça me branche !
LUKE : Un jeu facile à prendre en main mais avec beaucoup de subtilités, et un bon équilibre entre réflexion et skill.
SONIETCHKA : et une bonne UX. Il y a tellement de jeux qui auraient pu être top et qui ont juste une interface mal conçue qui ne donne pas envie de jouer !
LUKE : Le meilleur c’est à l’ouverture du Meltdown de Dijon quand Stephano a battu deux joueurs Terran de niveau master dans un 2v1 devant tout le monde, alors qu’à l’époque leur race était censée être cheatée. Comment faire taire tous les whiners instant, quoi ^^. Je n’ai pas de pire souvenir, je suis pas un mec qui rumine.
SONIETCHKA : +1
LUKE : Et comment ! Final Fantasy VI. ‘Nuff said.
SONITECHKA : yes, tous les Final Fantasy du VI au X, et aussi les OST de jeux
rétro qui font instantanément remonter des souvenirs d’enfance !
LUKE : Le game designer responsable du Scout dans Brood War (une unité Protoss qui ne sert à rien ou presque). Juste pour comprendre le thought process.
SONIETCHKA : Ayant eu la chance de rencontrer les créateurs de mes jeux préférés, et les joueurs que j’admirais, je dirais que je suis comblée !
LUKE : C’est une expérience intense, mais on ne se sent pas assez mis en avant ; c’est en train de changer, et j’espère que l’eSport montrera au monde à quel point c’est dur d’être un vrai, bon joueur.
• A l’époque de l’annonce de l’arrivée des équipes féminines dans FIFA, j’avais fait un article à l’époque sur le sexisme dans le jeu vidéo, pourriez-vous répondre aux questions que j’ai mis en fin d’articles?
LUKE : Les femmes ont leur place au même titre que les hommes dans le gaming, point. Par contre, je n’ai jamais compris le concept de « ligues féminines »… Autant dans le sport tradi, c’est complètement justifié pour des raisons évidentes, autant dans le gaming ça me rend un peu perplexe. Dans notre manga, une équipe de filles participent au tournoi général, et elles n’y
vont pas de main morte !
SONIETCHKA : je suis complètement d’accord, je trouve que faire des choses spécifiquement pour les femmes, même si ça part d’une bonne intention, ça les met à l’écart et ça ne leur rend pas service !
De mon côté, je n’ai JAMAIS souffert de critiques d’aucune sorte liée à mon sexe, à part des commentaires stupides ingame de temps en temps. IRL, les joueurs sont adorables et hyper accueillants, on le constate tous les jours dans nos bars. Ce qui est déplorable par contre, c’est l’image de la femme dans le jeu. Comment voulez-vous qu’on s’épanouisse dans le gaming si les jeux sontpensés pour des hommes et bourrés de clichés sur le physique des femmes ?
Heureusement, ça commence à évoluer !
Si vous avez l’occasion de lire le manga, on adorerait lire votre retour.
N’hésitez pas à laisser des commentaires !"
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