15 Février 2017
Très bien ! Le festival s’est bien déroulé. Là, je suis dans une phase un peu fastidieuse mais très intéressante qui consiste à établir le bilan du festival, relater ce qui a marché et moins bien marché, analyser ces éléments, relever les chiffres d’affluence, assurer la communication post évent… Mais aussi écrire les premières lignes de prospective pour 2107.
Il est aussi temps de clore ce très joli chapitre NOGA 2016 et de passer aux autres dossiers qui m’attendent en 2017 pour le réseau des bibliothèques de la ville car ils sont nombreux.
Je travaille à Carré d’Art, je suis chargé de communication pour le réseau des bibliothèques de la ville de Nimes et j’ai une double casquette puisque également pour Carré d’Art je suis coorganisateur/programmateur d’un festival sur la relation entre l’art et le jeu vidéo, le Nimes Open Game Art qui s’est peu à peu étendu sur toute la ville.
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Retrouvez le reportage sur le festival NOGA dans le JDJV de Fred Moulin. Il était d'ailleurs présent lors du festival 2016!
J’ai un Master II en droit public et j’ai réussi le concours d’Attaché Territorial il y a trois ans . Je n’étais donc pas a priori destiné à faire ce que je fais aujourd’hui mais plutôt à travailler dans des secteurs du style DRH , finances ou marchés publics. Mais les missions étaient tellement intéressantes à Carré d’Art et puis c’est la vitrine culturelle de la ville...Et malgré tout, sans rentrer dans les détails, je pouvais postuler grâce à mon concours d’Attaché. J’ai tenté ma chance et malgré mon profil atypique, j’ai été pris.
Mon rapport aux jeux vidéo relève plus de l’ordre de ma sensibilité. Si un jeu me « touche » ou pas. Je ne suis pas du genre à acheter des jeux vidéo à la chaine. Je jouais beaucoup étant plus jeune. J’y ai moins joué à partir du moment où j’ai poussé mes études assez loin et lorsque je suis entré dans la vie active. Mais je prends régulièrement plaisir à me livrer à de nouvelles expériences et parfois encore il m’arrive de prendre de grosses claques comme avec Uncharted 4 sur PS4… C’est la première fois que je jouais sur PS4 et j’ai été bluffé. Paradoxalement, je suis pourtant de la famille Nintendo : Mario, Mariokart, Zelda, je les ai tous et sur toutes les consoles. Je voue un culte à la saga Zelda . Ocarina Of Time est pour moi le meilleur jeu de tous les temps, pas très original je sais mais c’est comme ça. J’entretiens aussi un côté très «madeleine de Proust» dans mon rapport aux jeux vidéo. C’est peut-être l’âge, je vais bientôt avoir trente ans. J’adore par exemple rejouer à Ocarina of time justement ou Windwaker de temps en temps pour m’évader ou à Golden Eye avec les copains pour rire un peu avant de sortir.
J’ai la chance d’organiser un festival sur le jeu vidéo. C’est hyper épanouissant mais surtout très chronophage. Dans le cadre de mes fonction de chargé de com’ pour le réseau des bibliothèques, je suis aussi régulièrement invité sur des plateaux radio, télé ou autre pour faire de la sensibilisation et expliquer pourquoi comme toute forme d’art, le jeu vidéo a sa place en bibliothèque comme objet culturel à part entière. Et ça aussi, ça prend beaucoup de temps car on part de très, très loin… Il y a beaucoup de blocages encore aujourd’hui.
Sinon, je suis un vrai passionné de cinéma , j’y vais très souvent. Je regarde toutes les séries télé possibles et imaginables. Je vais voir régulièrement des expositions de geek art, j’adore assister à des concerts où l’on rejoue les musiques de films ou de jeux vidéo en version symphonique. Je lis pas mal de mangas, de comics ou de livres qui dissertent sur les univers de Zelda, de DBZ , de Game of thrones etc… Enfin Je me rends régulièrement aux conventions. On pourrait dire plus généralement que c’est tout ce qui touche à la «geek culture» qui me passionne plus qu’uniquement les jeux vidéo.
En résumé, je suis un bon petit geek. Mais plus dans le genre de JD dans Scrubs (le sport en plus) que de Sheldon dans The Big Bang Theory .
Je vais essayer d’être bref, c’est un festival sur la relation entre l’art, le jeu vidéo et la création numérique. Chaque année on lui attribue avec le directeur artistique une sous-thématique qui permet d’explorer des champs sur lesquels on n’attend pas le jeu vidéo : la littérature, la musique, l’histoire et cette année (en 2016) le handicap et l’e-santé. On se différencie des autres conventions dans le sens où notre but est d’exposer que le jeu vidéo est un objet culturel et qu’il a sa place dans les établissements culturels contemporains. Qu’il n’est pas la caricature qu’on veut nous faire croire.
On y présente les dernières licences que nous estimons intéressantes mais nous ne sommes pas là pour faire l’apologie des derniers jeux phares du moment. Il n’ y a ici aucun sponsoring, on reste un festival indépendant et 100% assumé par la bibliothèque avec le soutien de nos partenaires qui ont fait cette année encore un travail remarquable (Creajeux, Paloma et le CHU de Nimes). On part donc aussi à la recherche de «pépites» qui, selon la thématique du festival, apportent une réelle plus-value au jeu vidéo. Cette année par exemple, le thème étant jeux vidéo handicap et e-santé , et bien nous avons fait venir les créateurs du Jeu A Blind Legend , expérience unique où on joue à un jeu vidéo en incarnant un héros aveugle et dans les conditions d’une personne aveugle. Pour un gamer, c’est une expérience inédite à vivre. Ce jeu a connu un immense succès critique mais pourtant il était moins connu du grand public. Le festival permet de mettre en avant ce genre de jeu comme Soldats Inconnus l’an passé où la thématique était Histoire et jeux vidéo.
L’ossature du festival repose sur deux piliers : Il y a un volet plus évènementiel ( tournois plus « classiques » sur FIFA 17 ou Street Fighter V cette année , sessions avec casques de réalité virtuelle et augmentée, consoles de dernière génération en free-to-play, conférences, défilé cosplay, concerts…). Nous sommes là aussi pour jouer et s’amuser. Cela permet à tous nos festivaliers de s’ y retrouver. On peut ensuite mieux les aiguiller vers des choses moins connues mais qui méritent de l’être : Il y a en effet un second volet plus expérimental très important dans le festival. Où l’on fait découvrir au public le produit d’expérimentations assez folles et que l’on ne voit nul par ailleurs. Par exemple cette année avec la thématique singulière du handicap nous avons pu ressusciter un écrivain audois, l’un des tous premiers à s’être intéressé au 19ème siècle à la situation des personnes handicapées. Toute l'intelligentsia de l’époque se déplaçait chez lui ( lui-même étant handicapé ) afin de prendre connaissance des difficulté rencontrées par ces personnes-là. Une interface a été créé pour remonter dans le temps et interagir avec lui , une sorte de « sirie adaptée » où l’on peut aussi se balader dans sa chambre sous la forme d’un level de jeu vidéo. Il devient possible de lui poser de questions sur son époque, qui il est, ce qu’il a eu, ce qu’il pense de la condition des handicapés etc… Il y a aussi et de très nombreux ateliers en tout genre plus originaux les uns que les autres. Enfin une Gamejam avec l’Ecole Creajeux, notre partenaire historique qui est un des moments clefs du festival.
Pareillement au niveau des invités, nous faisons venir uniquement des professionnels du jeu vidéo ou des icônes de la culture geek non pas pour ce qu’elles sont et faire dédicacer quoi que ce soit mais pour disserter sur le rôle du jeu vidéo dans tel ou tel domaine ou pour réaliser des ateliers ou expérimentations en live pendant le festival. Cette année par exemple, Marcus et Kayane sont venus pour animer des ateliers avec les jeunes enfants du CHU qui ne pouvaient sortir de l’hôpital et vu la thématique c’était une évidence de le faire. Marcus a aussi animé la conférence inaugurale avec le Professeur Dupeyron pour parler des liens entre jeu vidéo, handicap et e-santé.
Le NOGA c’est un «festival laboratoire», où il s’y passe plein de choses. Tout est gratuit, c’est un marqueur fort en tant que bibliothèque. Nous souhaitons rendre le jeu vidéo et les invités accessibles à tous afin de, je me répète, promouvoir le jeu vidéo comme un objet culturel.
Tous les voyants sont au vert, gros succès critique et médiatique et surtout gros succès populaire, une très belle affluence avec 6361 festivaliers sur la semaine du NOGA pour une moyenne de 909 festivaliers/jours . Le festival dure une semaine pendant les horaires d’ouverture du réseau des bibliothèques et selon les lieux investis par le festival comme Paloma cette année pour la clôture.
Cette année la thématique était quand même plutôt difficile d’accès et le festival réduit d’une semaine. Et pourtant nous sommes sur la même affluence/jour. C’est un fait unique en France que de voir un festival portée par une bibliothèque sur le jeu vidéo. A titre personnel c’était pour moi, en tant qu’organisateur, le festival le plus abouti. En animant aux cotés de Marcus et Kayane en plus les ateliers au CHU en pédiatrie ou en pédopsychiatrie, humainement j’ai vécu des moments très forts.
En général quand on me demande de choisir un nom je choisis toujours le «vrai» nom du héros, je préfère rester humble J. Sinon , je joue très peu aux jeux en réseau . J’aime jouer avec les copains à côtés d’eux, il y a une forme de convivialité et un certain esprit d’équipe qui s’en dégage. Sauf quand on se tire la bourre à Mario kart . Je retrouve moins cet état d’esprit en jouant en ligne. J’ai du mal à hurler dans un micro ou sauter de joie tout seul dans mon salon. J’adore le sport et en particulier les sports collectifs, c’est peut-être pour ça que je vois les choses comme cela. Du coup j’ai rarement à choisir de pseudo. Les rares fois où j’ai eu à le faire ( sur PES en mode en ligne) c’était « papy_jub » . Je m’appelle Julien, on me surnommait au lycée « pépé » à cause de mon accent du sud plutôt marqué quand j’étais plus jeune, mais aussi de mes gouts parfois « old shool » et surtout de ma faculté les weekends à faire de bonnes grasses matinées après les soirées … Du coup cela a donné « papy_jub ».
Aujourd’hui plutôt faible : 2h à 3h par semaine. Je joue surtout le weekend en fait. Mon travail me prend beaucoup de temps et en semaine je regarde beaucoup de films et de séries télé le soir en mode « détente ». Pour évacuer le stress du travail , je fais beaucoup de sport le soir aussi. De fait, je consacre moins de temps au jeu vidéo. En revanche, je me suis octroyé des congés de récup’ après le festival fin décembre - début janvier pour me reposer un peu. Et j’en ai bien profité pour geeker. J’ai joué presque 2 parfois 3 heures par jour. Quand j’étais au collège/lycée c’était pas plus de 1h/2h par jour (règle de la maison oblige) sauf quand j’avais entrainement le soir ou parfois je jouais moins. Les weekends avec les copains on y passait des après-midi/soirées entières. Aujourd’hui, je joue surtout quand j’ai le temps, car pendant mes congés je profite aussi pour voyager, j’adore ça. Mais je prends toujours ma 3DS avec moi , très utile pour faire passer le temps et rattraper son quota d’heures notamment dans les transports ou les files d’attente.
Mes parents m’ont offert la N64 à l’âge de 10 ans , à la maison il y avait des consoles ( NES, Gamegear …) je n’étais pourtant pas très jeux vidéo. Je n’y connaissais pas grand-chose, j’étais plutôt du style Lego ou figurine DBZ en cours de récré… Et j’ai eu un véritable coup de cœur pour cette console, j’ai joué des heures sur Mario64, MAriokart64, GoldenEye, Ocarina Of time … Et puis avec mes copains ont adoré se retrouver chez moi pour jouer. Et puis il y a eu la PS1, la Dreamcast, la PS2, la Gamecube etc… Je ne vais pas toutes les citer. J’ai la chance d’être toujours très proche de mes amis d’enfance et de fréquenter encore aujourd’hui les mêmes amis qui partageaient avec moi le bac à sable en primaire ou les bancs de la fac. Que ce soit avec les uns ou les autres, c’est vrai que nous préférions souvent geeker entre nous plutôt que de sortir. Avec l’âge, certaines choses ont changé mais on prend toujours beaucoup de plaisir à jouer tous ensemble dès qu’on le peut.
Le jeu du moment c’est Majora’s mask 3DS que l’on m’a offert sous cette version remastérisée que je n’avais pas encore eu le temps de tester. C’est pas du tout une nouveauté mais c’est le jeu sur lequel je joue en ce moment et je le trouve sublime dans cette version. Sinon, comme je le disais dans la précédente question, je joue dès c’est possible à Mario kart 8 avec les copains.
J’attends la sortie du prochain Zelda bien évidement sur la Switch et The Last of Us 2 et Crash Bandicoot sur PS4…De grosses dépenses en vue ! Je vais surement me prendre aussi le dernier PES sur PS4 ( pas de moqueries svp ).
(Pourquoi des moqueries?... ;) et pourquoi pas FIFA??? )
J’ai un peu répondu dans les questions précédentes, mais si je devais faire un classement avec les trois premiers : Ocarina Of Time , Windwaker et The last of US . Mais c’est très subjectif. Pour beaucoup de jeux, c’est plus la sensation éprouvée que la réelle qualité du jeu qui compte pour moi (quoi que les jeux que j’ai cité font je pense, l’unanimité en terme de qualité). Je n’oublie pas aussi Shenmue sur Dreamcast, le premier Sim City sur PC, Mario Sunchine, Mario64 et Mario kart64 ou Crash Bandicoot 3 sur PS1…
Aujourd’hui, très clairement j’opte pour la dernière description. Même si de temps en temps m’évader en mode solo me fait pas de mal, je vois aujourd’hui plus le jeu vidéo comme un moyen de passer de bons moments entre potes plutôt qu’une fin en soi. C’est peut-être pour ça que j’ai tendance à préférer les jeux sous licence Nintendo.
Consoles à 100% : de salon et portables , il n’y a pas de petits plaisirs.
ZELDA c'est quel type de jeu ? Un action-RPG, un jeu d'aventure ? Un jeu de réflexion ? C’est dur de mettre certaines étiquettes sur certains jeux. Je dirai quand même que j’apprécie plutôt les jeux de plateforme et d’aventure. En mode solo je prends toujours beaucoup de plaisir à manier le kokiri aux grandes oreilles ou le plombier italien. Je fais beaucoup de sport, j’aime forcement aussi jouer aux jeux de sport. Je me souviens de parties endiablées sur Virtua Tennis 2 et un autre jeu d’athlétisme sur Dreamcast dont je ne me souviens plus le nom mais qui a enterrait au moins deux de mes manettes à l’époque ( Arf les jeux d’athlétisme… ). Et bien sûr je n’oublierai jamais la période dorée de PES. D’ailleurs je suis plutôt enthousiaste avec tout ce qui est en train de se passer autour de l’e-sport. J’ai assisté à un tournois LOL en grandeur nature avec des milliers de spectateurs… C’était plutôt impressionnant. Bien sûr il y a un volet financier parfois discutable , notamment quand on observe les équipes d’e-sport créées sous la Licence FIFA , mais si tout cet engouement passionne les jeunes , c’est très bien !
Les sensations qu’il procure : Que ce soit par l’originalité du scénario ou l’élégance des graphismes… Et peu importe l’univers : Que ce soit des titres plus techniques, qui vise un public «cible» ou des blockbusters accessibles au plus grand nombre. A partir du moment où le jeu évoque quelque chose chez le gamer, une émotion particulière, c’est qu’il est réussi.
Je pense aussi, et même si j’enfonce une porte ouverte, que le gameplay est la base de tout jeu réussi. On parle bien de jeux vidéo, de fait qu'on y « joue ». On ne peut que prendre du plaisir lorsque les choses sont à la base bien pensées. Il ne s’agit pas de dire que le gameplay doit être intuitif ou facile d’accès, mais qu’il soit juste bien réfléchi.
Par contre, ce que je vais dire ne va pas aller certainement dans le sens de ce que pense beaucoup, mais pour moi les graphismes n’ont rien à voir avec la qualité d’un jeu . C’est un élément majeur qui peut qualifier un jeu mais qui relèvent de l’appréciation de chacun et de critères subjectifs. Je n’aime pas entendre dire qu’un jeu est réussi parce qu’il est « beau ». Personne ne détient les clefs pour définir ce qui est beau de ce qu’il ne l’est pas . L’inverse serait d’une prétention ! Tout comme dans l’art , il y a des œuvres, ici des éléments graphiques qui plaisent et d’autres moins . Quand je lis des critiques dans la presse du style « ce jeu est magnifique » ou « à couper le souffle » pour certifier que le jeu est de qualité cela me gêne. Très bien : le jeu est de prime abord jugé « beau » mais te procure-t-il quelque chose ? Est-il intéressant à jouer ? Le scénario est-il abouti ? La beauté n’est pas un critère en soi. En revanche, si ce sont les graphismes qui te transportent, que le jeu vidéo te fait ressentir quelque chose via ses graphismes, comme lorsque tu es face à un paysage et que tu t’évades : Alors là ok.
Ma vision est que le jeu vidéo doit être considéré comme un objet culturel , capable de produire des émotions comme lorsqu’on écoute de la musique ou on lit un livre. A la différence près qu’en jouant on est acteur de la chose. Les sensations sont décuplées contrairement à ce que peut nous produire la vue d’un tableau où on est passif à l‘approche. Le plus important est donc que le jeu nous « touche ». Il n’ y pas de hiérarchisation à faire sur des critères subjectifs d’univers mieux que d’autres ou de graphismes mieux que d’autres. Il faut que le jeu procure des émotions . Et franchement je ne moquerais jamais de quelqu’un en le traitant de noob parce qu’il ressent ça avec Pokémon, FIFA ou GTA. Chacun vit les choses à sa manière.
Pas de mauvais souvenirs à proprement parlé . Du coup je vais t’en faire partager quelques-uns vraiment forts, je ne sais pas comment les départager ;) :
- La première fois où j’ai joué à Ocarina Of Time. Où je me suis retrouvé dans la Foret Kokiri, jouer le Boléro du feu avec l’Ocarina, parcourir la plaine avec Epona, galérer dans le temple de l’eau, pêcher dans le lac, battre Ganon… J’avais l’impression de partir à l’aventure c’était franchement génial. Un moment en particulier : Il faut dire que j’avais 11 ou 12 ans et j’y passé presque des journées entières à y jouer chez mes grand-parents pour rencontrer des Gorons, sauver la princesse Zora, parler à tous les habitants d’Hyrule... J’étais au « taquet ». Le soir je ne rêvais que de ça et je n’avais qu’une envie c’était d’y rejouer le lendemain … Je crois que c’est la première fois où j’en ressenti un tel enthousiasme , où j’ai éprouvé des sentiments forts, une volonté de faire des choses, de me dépasser, de partir à l’aventure. J’étais tout petit , insouciant je rêvais dans ce monde et c’était génial.
- Un autre très bon souvenir : Je venais d’arriver à Montpellier pour mes études, j’étais en collocation avec une de mes meilleures amies . A l’époque, mon meilleur pote était de passage et nous nous voyons peu car il faisait ses études en Belgique. On avait décidé de passer une large partie de la soirée à se retrouver et à geeker sur PES plutôt que de sortir… (A l’époque sur la PS2, c’était « notre » jeu , on y jouait énormément et tout le temps en équipe ensemble). On avait lancé une coupe du monde (Attention, sur les anciennes versions de PES, sans truquer les statistiques des joueurs comme beaucoup le faisait, c’était jamais facile facile de la gagner d’un trait). On avait pris la France et on venait d’arriver en finale contre le Brésil (en plus tout un symbole). On jouait tout le temps ensemble mais nous n’avions plus joué depuis un moment. On était un peu « rouillé » et ça faisait longtemps que nous n’avions pas fait une coupe du monde jusqu’au bout. Nous avions passé tous les matchs de poules et franchement on avait été en mis en difficulté : On tombait à chaque match contre une grosse équipe, on avait gagné certains matchs après prolongation , on était même passé ( je ne sais plus si c’était les huitièmes ou les quarts ) avec une séance de tir au but . Bref on était un peu tendu car cela faisait maintenait un moment qu’on était sur la partie. Il y avait une atmosphère particulière à ce moment-là, une forme de bonne excitation. On s’y croyait un peu, et puis on se retrouvait aussi... On sentait, inconsciemment peut-être, qu’ont été en train de partager un super moment et qu’après on allait plus trop se voir donc on voulait vraiment gagner… Bon, on est mené 2-0 à la mi-temps ! Franchement on était dépassé. On rate presque tout. Surement parce qu’encore une fois nous nous étions mis une petite pression. Je sais c’est idiot, ce n’est qu’un jeu et pourtant … L’intelligence artificielle était en mode roulette russe et on était tombé sur la balle « Vous, vous ne gagnerez pas ce soir » , les joueurs du Brésil faisaient ce qu’ils voulaient. C’était chirurgical, on aurait pu en prendre un de plus avant la mi-temps et franchement nous n’avions pas trop eu d’occasions. On trouvait ça un peu triste car on y avait passé «notre» soirée et on allait perdre en finale… A la mi-temps on s’est dit un truc du style «il faut conjurer le sort», on ne va pas la perdre celle la… Le match reprend, on joue franchement mieux, on a plein d’occasions. Mais on galère à marquer. Eux aussi ont des occasions, je me souviens même qu’ils tapent la barre transversale sur une action. Mon cœur s’est soulevé ! Je me suis dit : S'il marque là, c’est fini. Franchement il y avait une tension c’était énorme : On criait, on s’encourageait, on était à fond… C’était plus qu’un simple match sur PES, il y avait d’autres choses qui se jouaient... Et on gagne 3-2 à la fin du match en marquant en plus à la dernière minute dans les arrêts de jeu : Le scenario parfait. C’est bête mais on a explosé de joie, on s’est sauté dans les bras, on a hurlé… Ma coloc’ était avec une copine à elle dans sa chambre. Sur le coup elles ne comprenaient pas les cris . Lorsqu’elles sont arrivées dans le salon et nous ont vu, elles ont juste halluciné… Mais ce n’était pas grave, on s’en moquait. On sautait de joie sur le canapé, je faisais le robot alors que je ne sait absolument pas le faire… C’était la première fois qu’on gagnait comme cela et puis avec le contexte... Bref, une forme d’apothéose, je m’en souviens encore. C’était presque émouvant. Bon, une sensation que seuls les Geeks peuvent comprendre.
-Dernier joli souvenir et je ne peux pas ne pas en parler, c’est ma première rencontre avec Marcus. On l’a fait venir dans le cadre du NOGA pour la première fois il y 2 ans , c’est le tout premier parrain que le festival ait connu. C’est peut aussi pour cela que c’est un souvenir particulier. Je suis un grand fan de Marcus. Là aussi surement qu’il y a un côté madeleine de Proust puisque j’ai eu la chance d’être abonné à Game One quand j’étais ado. Et je le regardais tous les jours à la télévision en rentrant du collège avec mon petit goûter. C’était une sorte de rituel. Et à mon époque, il n’y en avait pas dix mille des émissions qui parlaient de jeux vidéo. Level one , c’était l’une des émissions phares des gamers. Du coup j’étais tellement heureux de le faire venir à Nimes et à la fois fier car c’était dans le cadre d’un festival que j’organisais (avec l’appui de Creajeux notre partenaire et de son directeur qui avait beaucoup œuvré pour qu’il vienne). J’ai réalisé à ce moment-là que grâce à mon travail je pouvais faire ce genre de choses… La rencontre s’est en plus très bien passée. Marcus est quelqu’un de très humble et c’est un passionné. C’était un moment très important dans le cadre de ma jeune carrière d’Attaché et une rencontre que je n’oublierai pas.
Pareillement, je suis un grand fan . C’est une volonté de ma part d’ailleurs que depuis trois ans il y ait un concert de clôture pour le festival où sont repris, grâce au groupe ETM, les grands répertoires des musiques de jeux vidéo sous la forme d’un ciné-concert. J’en suis plutôt fier car à chaque fois c’est un très grand moment, la salle est pleine.
Sinon, rien de surprenant vu ce que je dis depuis le début mais j’ai téléchargé il y a longtemps ( oups désolé ) la bande originale d' Ocarina Of Time et certaines musiques sont encore dans mon lecteur MP3 aujourd’hui quand je pars courir où que je vais à la salle de sport. Ces mélodies me suivent partout. Dans un autre registre j’ai vu Ennio Morricone et Hans Zimmer ( deux des plus grands compositeurs de musique de film ) en concert c’était fantastique. Enfin, j’ai eu l’occasion de rencontrer au dernier TGS Akira Yamaoka , le compositeur notamment de la bande originale des Silent Hill…Un très joli moment .
J'y étais aussi au concert Silent Hill au TGS 2016! Un magnifique moment, voici une vidéo perso :)
J’aimerais que l’équipe de Joueur du Grenier parraine le prochain NOGA. Je suis un fan absolu de leurs vidéos sur Youtube qui me font mourir de rire à chaque fois. Elles réveillent mon côté geek et je ne vois pas d’autres personnes sur YouTube présents depuis aussi longtemps qu’eux et avec une telle qualité et une telle originalité. Ça sera délicat car ils ont un emploi du temps surchargé et que nous sommes encore un tout jeune festival mais je compte bien essayer. A voir selon la thématique et ce qu’ils peuvent apporter au festival. Encore une fois même je suis un fan absolu, je ne veux pas les faire venir « pour les faire venir ». Il faut que derrière il y ait une plus-value vraiment intéressante et surtout originale pour les festivaliers. Sinon j’ai un joli projet avec toute la Team Game One ( nous avons déjà reçu Julien, Marcus, Kayane) mais qui pourrait toutes et tous les réunir. Mais ça, je le garde pour moi J .
Je pense que comme beaucoup de geeks/gamers j’ai suivi l’évolution du sort qui nous a été réservé. Où au début nous étions un peu pointé du doigt, parfois stigmatisé comme le bon souffre-douleur ( le profil du père de Marty Mac Fly dans Retour vers le futur ) ou au contraire comme terroriste en herbe ( voir Eléphant de Gus Van Sant ) pour devenir petit à petit l’archétype du nouveau mec « cool ». Avant c’était le quaterback le héros des teenage movies américains . Le sportif bien musclé et rebelle parce qu’il travaillait pas en cours pour faire la fête. Aujourd’hui, le geek un peu intello et maladroit ( pardon je caricature volontairement ) est devenu le héros ou plutôt l’anti-héros auquel on aime s’identifier. ( Merci Games of Thrones , The Big bang Theory , Superbad, Spiderman, Le seigneur des anneaux , Star Wars et consort … ). Les conventions sont prises d’assaut ( plus de 50 000 personnes au dernier TGS ! ) et ce qui était une culture émergente est devenue la culture dominante. C’était assez étrange, c’est à la fois bon de se sentir plus respecté mais il y a malheureusement quelques mauvais côtés du coup.
Je ne vais pas disserter la dessus pour l’expliquer , je ne prendrai qu’un exemple : l’industrie du jeu vidéo est la seule qui se porte bien et qui s’est toujours bien porté. Ce sont les films de science-fiction, trop souvent étiquetés « blockbusters » (avec au passage un léger coté médisant) à la base fait pour les geek qui ont sauvé l’industrie du cinéma. Tous les films sont aujourd’hui adaptés en jeu vidéo et souvent, pour le pire, les jeux vidéo en film. Je trouve cependant dommage que comme toute culture innovante , la culture geek et donc par ricochet les jeux vidéo soit aussi devenue un levier de monétisation, de marchandisation où l’argent vient un peu flouer le sens originel de notre passion. Ce qui se passe avec l’e-sport le démontre plutôt bien, on recrute des jeunes joueurs d’e-sport comme on recrute actuellement des jeunes joueurs de foot, comme si ils étaient des produits commerciaux, des diamants qu’il fallait polir. J’ai parfois le sentiment que le jeu vidéo est plus vu comme un retour sur investissement et que la question de la passion est secondaire…
Je pense qu’il vaut faire attention à cette surexploitation marketing et économique du jeu vidéo. Pour le bien des gamers et pour celle de l’industrie aussi afin que nous ne soyons pas envahie que par des grosses licences au détriment de jeux plus créatifs et innovants. Et aussi pour que les gros titres ne soit pas décevants partant du principe que de toute façon, « ils se vendront bien ».
Surtout qu’encore aujourd’hui , je le vois dans mon métier en bibliothèque , le jeu vidéo est encore globalement stigmatisé. Et cela malgré le gros succès du festival. Quand j’ai intronisé les premières expositions de geek culture à Carré d’Art, la validation n’est pas venue de soi. Il a fallu argumenter plus que de mesure pour expliquer le sérieux de la chose. Beaucoup de bibliothécaires voient l’arrivée du jeu vidéo en bibliothèque d’un mauvais œil. Comme si il n’avait pas sa place au côté d’un livre ou d’un CD, comme si ne le méritait pas… Plus globalement, j’ai l’impression que les « élites » culturelles ont parfois du mal à percevoir cette culture comme une autre et continuent de percevoir que le jeu vidéo encore aujourd’hui comme une « sous culture » et cela malgré le succès populaire. Il faut que tous ensemble arrivions à nous battre contre ses préjugés.
(Je te suis quand tu veux vu que je suis dans le même état d'esprit! :) )
Pour clore et pas trop m’étendre sur ce sujet qui me passionne, je ne regrette pas mes heures perdues sur les consoles de jeu vidéo étant ado. Cela m’a appris certaines choses , cela m’a permis de me confronter à certaines situations et parfois de me faire grandir. Mine de rien certaines valeurs peuvent être transmises grâce au jeux vidéo ( la Triforce de Zelda est composée de valeurs immatérielles : force , sagesse , courage ) . De fait, aujourd’hui je suis heureux de pouvoir organiser un festival sur le jeu vidéo et de m’y épanouir professionnellement. Comme toute passion, il faut la vivre comme un moyen d’émancipation, de créativité. Comme un guitariste qui joue à la fois « pour jouer » et parfois pour composer. Il faut faire attention à ne pas s’y perdre, le jeu vidéo est un moyen d’évasion et qui peut procurer de réelles sensations, j’en suis convaincu. Mais rien ne pourra remplacer les émotions procurées dans la vie de tous les jours. Quand j’aurai un enfant je lui dirait "joue aux jeux vidéo, amuse toi, rêve, mais n’oublie pas aussi de voyager, de voir le monde, de rencontrer des gens… "
Etre geek au fond c’est avant tout savoir garder son âme d’enfant. C’est avec plaisir que je rejoue de temps en temps à des vieux jeux et que je reste le même « gamin » ébahi devant les dernières nouveautés qui sortent . Avec l’arrivée de la réalité virtuelle, un tout nouveau monde s’ouvre, je suis impatient de voir ce que d’ici 10 ou 15 ans les développeurs nous proposerons avec ce nouveau support.
J’ai déjà beaucoup parlé je crois J"
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